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- Écrit par L'islam est la verité
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La fidélité consiste aussi à ne pas écouter ce que les gens colportent contre son ami et à ne pas croire ses ennemis.
Le premier droit : satisfaire et assurer les besoins. Ceci comporte plusieurs degrés dont le plus bas consiste à s'occuper des besoins au moment de la demande, dans la joie et la détente. Le degré médian consiste à assumer les besoins sans qu'il y ait demande. Le degré le plus élevé consiste à donner la priorité aux besoins du frère sur ceux des gens. Ainsi certains Anciens Pieux s'enquéraient pendant quarante ans de la situation des familles de leurs frères après leur disparition et s'occupaient de leurs besoins.
Le deuxième droit : la langue doit parfois garder le silence et parfois se mettre à parler. S'agissant du silence, il doit garder le silence et ne pas évoquer les défauts d'autrui en sa présence et en son absence, s'abstenir de l'interpeller, de le disputer ou de le questionner sur ce qu'il n'aimerait pas qu'on dévoile. De même, il ne doit pas lui demander en le rencontrant : où vas-tu ? Car il se peut qu'il ne désire pas l'informer. Il doit également garder ses secrets même après la rupture de leur lien d'amitié, s'abstenir de dénigrer sa famille et ses amis, et éviter de lui transmettre les critiques d'autrui à son égard.
Le troisième droit : il doit garder le silence sur ce que son frère déteste sauf s'il doit parler en raison de l'obligation de recommander le bien et d'interdire le mal ou parce qu'il n'est pas dispensé de garder le silence, car le fait de l'affronter dans ce cas constitue une attitude bienfaisante à son égard.
Sache également que si tu cherches un frère exempt de tout défaut, tu ne le trouveras nulle part. C'est dire que celui qui est recherché est un frère dont les qualités surpassent les méfaits.
Ibn al-Mubârak disait :«Le croyant cherche les excuses et l'hypocrite cherche les trébuchements. »
De son côté al-Fudhayl disait : « al-futuwwa (le comportement chevaleresque) consiste à pardonner les fautes des frères. »
II convient aussi que tu évites de suspecter ton frère et que tu vois le bon côté de ses actes autant que cela est possible. En effet, le Prophète a dit : « Prenez garde à la suspicion car la suspicion constitue le propos le plus mensonger ».
Sache également que la suspicion incite à l'espionnage, ce qui est interdit, couvrir les défauts et fermer les yeux à ce propos, constituent la marque des gens de la foi.
Sache aussi que la foi de l'individu n'est parfaite que s'il aime pour son frère ce qu'il aime pour lui-même et que le moindre degré de la fraternité consiste pour l'homme à traiter son frère comme il aimerait être traité. Nul doute, que tu attends de ton frère qu'il cache tes défauts et qu'il observe le silence à propos de tes méfaits, car s'il faisait de même pour toi, tu serais gêné. Comment peux-tu dans ces conditions, attendre de lui ce que tu ne te résous pas à observer en sa faveur ? Lorsque tu exiges, en matière d'équité, ce que tu ne permets, pas tu fais partie de ceux à propos desquels Allah a dit :« Qui, lorsqu'ils font mesurer pour eux-mêmes exigent la pleine mesure; et qui lorsqu'eux-mêmes mesurent ou pèsent pour les autres, (leur) causent perte.». (Coran : 83 : 2-3).
Il faut dire que la haine et l'envie sont à l'origine des manquements en matière de préservation des défauts, car elles constituent une tentation à les dévoiler.
Sache aussi que la dispute est l'une des plus graves causes du déclenchement de la haine et de l'envie entre les frères. Elle est favorisée par l'accent qu'on met sur la distinction en insistant sur les mérites et le côté raisonnable et en méprisant les manquements. C'est dire que celui qui dispute son frère lui inflige l'ignorance et l'idiotie et lui attribue l'insouciance et l'inadvertance à comprendre les choses telles qu'elles sont. Or tout ceci relève du mépris et il génère les ressentiments et l'hostilité, ce qui est le contraire même de la fraternité.
Le quatrième droit : la langue se doit de parler. En effet, de même que la fraternité exige le silence pour ne pas exprimer ce qui est détestable, de même elle exige qu'on exprime ce qui est agréable par des mots : C'est même une attitude particulière à la fraternité car celui qui se contente du silence tient compagnie aux habitants des tombes. Or les frères sont voulus pour qu'on en tire profit et non pas pour s'en débarrasser. Ceci parce que le silence signifie le fait de cesser de nuire. Or l'homme est tenu de montrer son affection à son frère en l'exprimant par des mots, de s'enquérir de son état, de savoir ce qui lui arrive, de montrer que son cœur est occupé à cause de lui et de manifester de la joie devant ce qui lui fait plaisir. Il est dit dans le hadith authentique, d'après la recension de Tirmidhî : « Lorsque l'un de vous aime son frère qu'il l'en informe ».
Cela consiste aussi à l'appeler par le surnom qui lui est le plus cher. 'Umar ibn al-Khattâb disait : « II y a trois attitudes qui rendent limpide l'affection de ton frère pour toi : tu le salues lorsque tu le rencontres, tu lui réserves la meilleure place lorsque tu le retrouves dans une séance et tu l'appelles par le plus cher de ses noms » .
Cela consiste également à le louer par les meilleures qualités qu'on lui connaît et ceci auprès de celui qu'il aime qu'on le complimente en sa présence. Il convient également de louer ses enfants, sa famille et ses agissements, même pour ce qui touche sa beauté physique, son esprit, sa prestance, son écriture, sa composition et tout ce qui lui fait plaisir, sans verser dans l'exagération et le mensonge. Il convient aussi de lui transmettre les compliments de celui qui le loue en montrant de la joie car le fait de le cacher relève de l'envie.
Cela consiste aussi à le remercier pour ce qu'il fait pour toi et à le défendre en son absence si on l'attaque, car le droit de la fraternité exige d'être ferme en matière de défense et de secours.
Il est dit, du reste, dans le hadith authentique : « Le musulman est le frère du musulman. Il ne l'offense pas et ne le fâche pas ». En effet lorsqu'il néglige la défense de sa réputation il le lâche. Il y a deux critères à ce sujet :
Le premier : tu estimes que ce qui a été dit sur lui a été dit sur toi en sa présence. Tu diras alors ce que tu aimes qu'il dise.
Le deuxième : tu considères qu'il est présent derrière le mur et qu'il entend ce que tu dis. Aussi, ce qui se remue dans ton cœur pour le soutenir en sa présence doit se remuer en son absence. C'est dire que celui qui n'est pas sincère dans sa fraternité est un hypocrite.
Cela consiste également à lui prodiguer l'enseignement et les bons conseils car ton frère a besoin de la science autant que l'argent. Aussi, si tu es riche en matière de savoir, tu dois le conforter et l'initier. Mais il convient que tes conseils en sa faveur soit dispensés en secret parce que la différence entre la remontrance et le conseil dépend de la publicité et de l'attitude secrète au même titre que celle entre le ménagement et la duplicité dépend du dessein qui amène à fermer les yeux. En effet, si tu fermes les yeux pour préserver ta foi et parce que tu estimes que cette attitude concourt à l'amélioration de ton frère, tu es un homme prudent qui sait ménager les autres, mais si tu fermes les yeux pour une raison personnelle et parce que cette attitude te procure du plaisir et préserve ta réputation, tu es alors un flatteur. Cela consiste aussi à pardonner les fautes. S'il s'agit d'un faux pas dans sa foi, tu dois te montrer dans la mesure du possible aimable dans les conseils que tu lui prodigues, sans omettre de lui faire des remontrances et de l'exhorter. S'il s'y refuse, tu peux rompre avec lui.
Le cinquième droit : il s'agit de faire des invocations pour un frère de son vivant et après sa mort comme tu aimerais qu'il fasse pour toi. En effet, il est rapporté chez Muslim d'après le hadith transmis par Abu al-Dardâ' que le Prophète a dit : « L'invocation de l'individu musulman pour son frère en son absence est exaucée. Chaque fois qu'il invoque le bien en faveur de son frère il y a un ange à son chevet qui lui est préposé et qui dit à chaque invocation : Amîn ! Et il en sera de même pour toi ! ».
De même Abu al-Dardâ' faisait des invocations en faveur de beaucoup de frères et les nommaient par leurs noms. De son côté Ahmad ibn Hanbal - que Allah le pardone - faisait à l'aube des invocations en faveur de six personnes. Pour ce qui est de l'invocation après la mort, Amru Ibn Harith disait : « Lorsqu'un serviteur fait une invocation en faveur de son frère déjà mort, un ange l'apporte à sa tombe et lui dit : ô habitant de cette tombe ! Voici un cadeau pour toi de la part d'un frère compatissant ».
Le sixième droit : c'est la fidélité et la sincérité. La fidélité signifie: garder l'amour au-delà de la mort et aimer les enfants et les amis du frère décédé. En effet, le Prophète :saws: a honoré une vieille dame en disant : « Elle nous rendait visite du vivant de Khadija. Et la fidélité au pacte relève de la foi ».
La fidélité consiste aussi à ne pas changer d'attitude envers un frère et à garder la même modestie même si on devient un grand personnage de ce monde.
Sache également que ce n'est pas de la fidélité que d'approuver un frère dans ce qui est contraire à la foi. En effet, l'imam al-Shâfi'î - que Allah le pardone- avait fraternisé avecMuhammad ibn Abdelhakam qu'il rapprochait de lui et favorisait. Au moment du trépas on lui a demandé : A l'enseignement de qui allons-nous assister après toi Ô Abu Abdullâh ? Muhammad ibn Abdul Hakam, qui se trouvait au chevet de l'imam al-Shâfi'î - que Allah le pardone - se tourna vers lui dans l'espoir d'être désigné. Mais Sahfi'i - que Allah le pardone - leur dit : Assistez aux séances d'Abû Ya'qûb al-Bouitî. Muhammad ibn Abdulhakam en fut brisé. C'était pourtant un disciple de l'imâm al-Shâfi'î - que Allah le pardone- mais al-Bouitî était plus proche de l'ascèse et du scrupule. Voilà pourquoi l'imam al-Shâfi'î - que Allah le pardoneه - avait prodigué le meilleur conseil aux musulmans et a renoncé à toute forme de flatterie et de complaisance. D'ailleurs, Abdelhakam se retourna ensuite contre l'école Shâfi'îte et adopta le Mâlikite.
Le septième droit : il s'agit de l'allégement et de l'abandon de l'affection. En effet, il ne faut pas imposer à son frère ce qui risque de l'indisposer, au contraire on doit le soulager par rapport à ce qui le préoccupe. Il convient aussi de ne pas exploiter sa réputation et sa fortune, de ne pas lui imposer l'obligation de s'enquérir de l'état de son frère, de s'acquitter de ses droits et d'être humble avec lui, car en aimant son frère, on doit ne chercher que l'agrément de Dieu. On doit également rechercher la bénédiction de ses invocations, la familiarité de sa rencontre, le réconfort par sa foi, la proximité d Allah en s'acquittant de ses droits. D'ailleurs, le parfait allégement consiste à enrouler le tapis de la pudeur pour que le frère n'ait plus de pudeur là où on n'en a pas soi-même. En effet, J'a'far ibn Muhammad disait : « Mon frère qui m'est le plus pesant est celui qui fait preuve d'affectation à mon égard et qui m'oblige à être réservé vis à vis de lui. Le plus léger pour mon cœur est celui avec qui je suis aussi naturel que lorsque je suis avec moi-même. »
Un sage disait : « La familiarité de celui qui se passe de toute affectation, est durable. »
Cela dit, la perfection en cette affaire, c'est que tu vois que le mérite revient à tes frères et non pas à toi-même, de sorte que tu te considères comme leur serviteur.
Traducteur/ Mr Ibrahim Diallo
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